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La Libération de Waldolwisheim


Depuis le 25 août 1944, le gouvernement provisoire de la République Française, dirigé par le Général de GAULLE, siège à PARIS. 
Le 21 septembre, le Général de GAULLE adresse une lettre à EISENHOWER expliquant l'importance symbolique pour l'armée française de participer directement à la Libération de Strasbourg et ainsi honorer le Serment de Koufra. La 2ème Division Blindée, la Division LECLERC, se verra donc intégrée dans le dispositif offensif des alliés.
 
Début septembre, l'offensive alliée est arrêtée à Blâmont par la "Vorvogesenstellung". Cette ligne d'obstacles, orientée Nord-Sud passe par Gondrexange et Blâmont.
 
Le 31 octobre, la 2ème DB pénètre à Baccarat, libérée en une demi-journée grâce à une erreur tactique providentielle. L'offensive bute alors sur les défenses d'Ancerviller.
 
Le 13 novembre, commence l'attaque de la "Vorvogesenstellung". Après de rudes combats, la ligne des Vosges est enfin percée. Une deuxième ligne, la "Vogesenstellung" défend directement Saverne et couvre Phalsbourg, Lutzelbourg et Saint-Quirin. L'actuelle RD1004 se verra particulièrement protégée autour de Phalsbourg et au col de Saverne.
 
Le dimanche 19 novembre, pendant la grand’messe, des explosions ont fait trembler l’église du village et ont brisé les vitraux. Le Zornhof à Monswiller venait d’être bombardé, 31 personnes y trouvèrent la mort.
 
Le 20 novembre, le Général LECLERC ordonne de fixer l'ennemi en laissant croire que l'effort de la Division se porte sur le col de Saverne et la trouée de Lutzelbourg. Or, c'est par le "trou" du Dabo, que LECLERC
a habilement su exploiter, que les alliés débouchent sur la plaine d'Alsace. Il explique : «La surprise de l’ennemi sera telle qu’il ne s’en remettra jamais. Pour cela, il ne faut pas passer par Sarrebourg et Saverne. Les routes importantes seront bourrées d’obstacles, on n’en sortira jamais ». Il ajoute : « Je sais que c’est impossible, donc nous le ferons » « Foncez comme des brutes » à travers la forêt vosgienne pour surprendre l'ennemi.
 
Le 21 novembre à l'aube, les chars du S/s Gpt MASSU progressent difficilement en traversant Saint-Quirin, Abreschwiller, Walscheid, Dabo et Obersteigen, leur premier village alsacien libéré.
A la tombée de la nuit, le Général LECLERC, qui fête ce jour-là ses 42 ans, s'installe avec son QG au château de Birkenwald où il passera sa première nuit en Alsace.
A Waldolwisheim, il pleut, on entend le canon tonner au loin.
 
Le mercredi 22 novembre, très tôt, vers 4h00’ des allemands courraient dans les rues du village pour alerter l’ensemble des soldats du départ immédiat. Les alliés étaient proches.
De son QG à Birkenwald, les ordres de LECLERC sont : "Prendre Saverne, prendre le col et pousser vers Phalsbourg".
Les unités quittent Reinhardsmunster vers 10h30'.
Le S/s Gpt MINJONNET longera la montagne par Saint-Gall et Haegen pour déboucher sur Saverne par la rue du Château d'Eau pour pousser immédiatement vers le col.
MASSU interviendra par le sud et le Capitaine de VANDIERES contournera Saverne par Schwenheim, Furchhausen et Waldolwisheim  pour remonter sur Saverne par la RD 421.
"Aux environs de 11 heures, la colonne alliée est venue de Furchhausen. Deux sous-officiers allemands qui avaient trouvé refuge dans une maison de Waldolwisheim pour la nuit, ont tenté de fuir sur une moto en direction de Furchhausen. Ils ont été abattus au niveau du nouveau cimetière, l'un gisait dans le fossé, l'autre s’est engagé dans un chemin de terre à gauche et a été mitraillé sur sa moto. Le soldat Sigfried WEGNER fut enterré au cimetière du village avant que sa dépouille ne soit, plus tard, inhumée ailleurs. L’angoisse régnait et les habitants se terraient dans les caves. Les allemands seraient-ils de retour ? C’est en voyant les chars, jeeps et matériel américain que la population comprit qu’il s’agissait de leurs libérateurs et ce n’est qu’en les entendant parler qu’elle a réalisé qu’il s’agissait des français de la 2ème DB.
La 2ème DB étant équipée avec du matériel américain, bien malin, celui qui aurait effectivement deviné qu’il y avait des français dans ces chars, jeeps et autres half-tracks.
A 11h30’, Waldolwisheim est libéré. 
Les chars du Capitaine de VANDIERES ont traversé la rue principale et se sont arrêtés vers midi, à la sortie du village, sur les hauteurs de l’actuel terrain de football, pour mitrailler les allemands dans le Màttetàl en contrebas et sur la RD 421 entre Saverne et Dettwiller. Les troupes ennemies étaient totalement désorganisées et en complète débandade. Les cadavres de soldats allemands et de chevaux jonchaient le sol.
 
A 13 heures commence l'investissement de Saverne. Le détachement ROGIER du S/s Gpt MINJONNET pénètre par le belvédère et l'actuelle rue du Général LECLERC et atteint la Place des Dragons. Le S/s Gpt ROUVILLOIS, venant de La Petite Pierre s'empare de Weiterswiller, Neuwiller-lès-Saverne puis Steinbourg, avant de se diriger vers Saverne par Monswiller. Le Général von BRUHN qui allait inspecter les défenses au col de Saverne est capturé. Le Général von BRUHN commandait la 553ème Volksgrenadiere Division et était responsable de la défense de Saverne, la "Vogesenstellung".
Le S/s Gpt MASSU entre à Saverne par les routes du sud-est. 
                                        
La bataille se poursuit dans le col, Saverne est libéré.  
 
      
© Bernard LINDER
    FOYER RURAL
Section Histoire et Patrimoine